Castration chirurgicale des chevaux, des ânes et des mulets - Énoncé de position
août 13, 2019
Position
L’Association canadienne des médecins vétérinaires (ACMV) considère la castration des chevaux, des ânes et des mulets comme une chirurgie vétérinaire majeure qui devrait seulement être réalisée par un médecin vétérinaire qui emploie les techniques chirurgicales, anesthésiques et analgésiques appropriés.
Sommaire
- La castration chirurgicale est une intervention non urgente qui peut présenter un risque important pour le bien-être de l’animal.
- La castration est une intervention douloureuse qui exige une étroite surveillance périopératoire et qui peut être associée à de graves complications postopératoires, y compris la perte de sang, l’éviscération, l’infection et la mort.
- Les ânes, les mulets et les chevaux adultes présentent le plus grand risque de complications lors de cette chirurgie.
- L’ACMV recommande fortement que les autorités de réglementation provinciales considèrent la castration des chevaux, des ânes et des mulets comme un acte appartenant à la médecine vétérinaire et la réglementent en conséquence.
- De plus, la castration sans anesthésie et analgésie produit des souffrances importantes qui peuvent être évitées chez les animaux et l’ACMV la considère donc comme de la cruauté envers les animaux.
Contexte
- Chez certains chevaux, ânes et mulets (équidés), les testicules peuvent descendre dans le scrotum seulement plusieurs semaines après la naissance, et un ou les deux testicules peuvent être retenus dans les anneaux inguinaux et peuvent ne pas descendre dans le scrotum pendant plusieurs mois, ce qui empêche la castration néonatale de routine (1,2).
- La castration des équidés est une intervention chirurgicale invasive majeure présentant des risques considérables de complications postopératoires. Le risque est le plus grand pour les ânes, les mulets et les chevaux adultes. Cette chirurgie est souvent réalisée dans l’intérêt du propriétaire et pour faciliter la gestion de l’animal (1). Les chirurgies non urgentes réalisées sur les animaux dans l’intérêt des humains exigent la plus haute obligation morale sur le plan du professionnalisme et des méthodes sans cruauté, incluant l’atténuation de la douleur (3,4).
- Il est essentiel de procéder à un examen vétérinaire avant la chirurgie afin d’établir l’anatomie normale du scrotum et de localiser les testicules, ce qui peut exiger la sédation et/ou l’anesthésie générale chez les animaux réfractaires. L’intervention chirurgicale devrait être réalisée dans un emplacement propice à la mise en œuvre des procédures chirurgicales stériles habituelles et le patient devrait recevoir la préparation préopératoire appropriée (1,2). Le recours aux méthodes physiques ou aux paralysants musculaires comme seule forme de retenue, sans sédation, anesthésie et analgésie appropriées pour réaliser la castration équine, est considéré comme de la cruauté envers les animaux. L’anesthésie (locale ou générale) et les analgésiques périopératoires doivent être utilisés pour le contrôle de la douleur (5,6).
- En raison de la probabilité de complications postopératoires, il est essentiel que le propriétaire fournisse une surveillance postopératoire attentive. La surveillance du patient devrait inclure la communication de directives et de renseignements appropriés sur la surveillance et les soins postopératoires au propriétaire.
- Les territoires provinciaux possèdent l’autorité législative en matière de protection des animaux. Les non-vétérinaires qui réalisent des castrations équines pourraient être tenus responsables en vertu des lois sur la protection des animaux si les chevaux éprouvent de la détresse lors d’interventions réalisées par de tels individus (7).
Références
- GREEN, P. « Castration techniques in the horse », In Practice, 2001, vol. 23, p. 250-260. Disponible au : https://inpractice.bmj.com/content/23/5/250 Dernière consultation le 12 septembre 2018.
- SEARLE, D., A.J. DART, C.M. DART et D.R. HODGSON. « Equine castration: review of anatomy, approaches, techniques and complications in normal, cryptorchid and monorchid horses », Aust Vet J, 1999, vol. 77, p. 428-433. Disponible au : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10451725 Dernière consultation le 12 septembre 2018.
- MASON, B.J., J.R. NEWTON, R.J. PAYNE et R.C. PILSWORTH. « Costs and complications of equine castration: a UK practice based study comparing standing nonsutured and recumbent sutured techniques», Equine Vet J, 2005, vol. 37, no 5, p. 468-472. Disponible au : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16163951 Dernière consultation le 12 septembre 2018.
- MOLL, D.H., K.D. PELZER, R.S. PLEASANT et P.D. MODRANSKI. « A survey of equine castration complications », J Equine Vet Sci, 1995, vol. 15, p. 522-526. Disponible au : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0737080607804217 Dernière consultation le 12 septembre 2018.
- MUIR, W.W. « Pain therapy in horses », Equine Vet J, 2005, vol. 37, p. 98-100. Disponible au : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/pdf/10.2746/0425164054223831 Dernière consultation le 12 septembre 2018.
- LOVE, E.J., P.M. TAYLOR, C. CLARK, H.R. WHAY et J. MURRELL. « Analgesic effect of butorphanol in ponies following castration », Equine Vet J, 2009, vol. 41, p. 552-556. Disponible au : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19803050 Dernière consultation le 12 septembre 2018.
- CONSEIL NATIONAL SUR LES SOINS AUX ANIMAUX D’ÉLEVAGE. Code de pratiques 2013 sur le soin et la manipulation des équidés. Disponible au : https://www.nfacc.ca/pdfs/codes/equides_code_de_pratiques.pdf Dernière consultation le 7 juin 2019.