CJVR - avril 2025, Vol. 89, No. 2
Scientifique
Articles
Increased risk of gallbladder rupture and death in small-breed dogs with concurrent hypothyroidism or pancreatitis undergoing cholecystectomy for gallbladder mucoceles
Kalil Jana-Pitre, Geoffrey S. Hennig (page 47)
Les objectifs de cette étude rétrospective multicentres étaient : i) décrire l’occurrence de la rupture de la vésicule biliaire (VB) chez les chiens de petite race atteints de mucocèle de la vésicule biliaire (MVB) et d’endocrinopathies courantes; et ii) déterminer si certaines endocrinopathies étaient des facteurs de risque de rupture de la VB comme elles l’ont été pour le développement du MVB. Au total, 371 chiens ont été inclus dans l’étude. Les dossiers médicaux d’hôpitaux privés spécialisés ont été examinés pour les chiens de petite race subissant une cholécystectomie pour MVB. Quarante-sept des 193 chiens (24,4 %) atteints d’endocrinopathies ont reçu un diagnostic de rupture de la VB. La mortalité due à la rupture de la VB était de 23,9 %. Les chiens présentant une rupture de la VB étaient 3,2 fois plus susceptibles de mourir que les chiens sans rupture (P < 0,001). Les chiens présentant globalement des endocrinopathies concomitantes, une hypothyroïdie et une pancréatite étaient 2,5, 4,1 et 2,6 fois (P = 0,001, 0,001, 0,002) plus susceptibles de développer une rupture de la vésicule biliaire et 2,6, 4,4 et 2,8 fois (P = 0,008, 0,013, 0,011) plus susceptibles de mourir que les chiens sans endocrinopathies concomitantes. Les chiens atteints d’hyperadrénocorticisme n’étaient pas associés à un risque plus élevé de rupture de la vésicule biliaire (P = 0,114) ou de décès (P = 0,321). Il a été conclu qu’une cholécystectomie élective devrait être envisagée chez les chiens atteints de MVB et d’endocrinopathies concomitantes, en particulier d’hypothyroïdie et de pancréatite, pour réduire le risque de rupture de la vésicule biliaire et de décès.
(Traduit par Docteur Serge Messier)
Stochastic modeling of the horse population and vaccination data indicates low annual vaccination coverage for West Nile virus in Canada (2016–2020)
Antoine Levasseur, Julie Paré, Pascale Aubry, Stefan Iwasawa, Doris Leung, Julie Arsenault (page 54)
La vaccination est l’outil le plus efficace pour prévenir la maladie causée par le virus du Nil occidental (VNO) chez les chevaux. Une étude rétrospective a été menée au Canada pour i) estimer les populations provinciales et nationales de chevaux, ii) estimer la couverture vaccinale provinciale annuelle pour le VNO et iii) comparer les couvertures vaccinales annuelles entre les provinces. Les données sur la population équine au Canada (2006-2023) et le nombre de doses de vaccin vendues (2016-2020) ont été collectés par province. Avec ces données et l’avis d’experts, le nombre annuel de doses de vaccin administrées et les populations provinciales de chevaux ont été modélisées avec des distributions PERT, alors que la probabilité de primovaccination parmi les chevaux vaccinés a été modélisée avec une distribution uniforme. Le nombre de chevaux vaccinés annuellement a été estimé avec une distribution binomiale. Des simulations de Monte Carlo ont permis d’estimer la couverture vaccinale annuelle avec des intervalles de crédibilité (IC 95 %). La population nationale de chevaux (2016-2020) a été estimée à 795 420 chevaux avec une couverture vaccinale de 16 % (IC 95 % : 13 %-20 %). Une couverture vaccinale allant de 10 % (IC 95 % : 6 %-20 %) dans les provinces de l’Atlantique à 35 % (95 % IC : 22 %-53 %) au Manitoba a été estimée, avec une couverture significativement plus élevée (P ≤ 0,01) au Manitoba qu’en Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan et dans les provinces d’Atlantique. Les résultats de l’étude indiquent une faible couverture vaccinale annuelle contre le VNO à travers le Canada, illustrant la nécessité de promouvoir la vaccination et d’obtenir des données plus complètes sur la population équine. En effet, l’incertitude des données de population est celle qui influence le plus l’incertitude des résultats de couverture vaccinale selon l’analyse de sensibilité du modèle.
(Traduit par les auteurs)
Management of Ontario swine herd size to optimize abattoir capacity constraints and current consumption of pork in Ontario, Canada using dynamic simulation experiments
Maggie Henry, Wade McDonald, Robert M. Friendship, Amy L. Greer, Zvonimir Poljak (page 64)
La production porcine en Ontario, Canada compte sur le fait que les frontières nationales et internationales demeurent ouvertes autant aux porcs vivants qu’aux carcasses de porcs. La pratique établie consiste à exporter des porcs vivants et les carcasses excédentaires, étant donné que le nombre de porcs destinés à l’abattage et la quantité de porcs produite en Ontario dépassent les capacités d’abattage actuelles et la demande par les consommateurs dans la province. Dans l’éventualité de l’introduction d’une maladie exotique (FAD) qui entraînerait des dérangements dans la gestion de la production, les frontières pourraient se fermer aux porcs et produits de porcs provenant de l’Ontario. L’industrie porcine aurait donc à faire des changements pour ajuster les ressources disponibles et la demande projetée dans la province. L’objectif de la présente étude était de créer un outil basé sur la simulation d’événement distinct pour inclure des stratégies de réduction des porcs dans un environnement sans risque. Cet outil a par la suite été utilisé pour examiner un sous-ensemble de scénarios possibles de mitigation pour réduire la taille des troupeaux porcins et d’évaluer le nombre cible d’animaux et les capacités de production de porcs, basé sur des estimés connus de la consommation de viande porcine en Ontario. Les stratégies pour réduire le cheptel porcin pour atteindre les valeurs cibles ont été explorées et la quantité de viande porcine excédentaire, la quantité de porcs de marché excédentaire et le temps nécessaire pour atteindre les valeurs cibles ont été notés. Les données simulées ont été analysées dans R et il a été déterminé qu’une réduction simultanée à toutes les étapes de production (incluant la ferme des truies) était la méthode la plus efficace de réduire le cheptel provincial, ce qui entrainerait le plus petit nombre de porcs de marché excédentaires. Même s’il a été déterminé que plusieurs semaines et mois seraient nécessaires, en utilisant les ressources attendues, pour obtenir une industrie porcine auto-suffisante ne se fiant pas aux importations ou exportations, le logiciel de cette étude pourrait être utilisé pour imaginer des scénarios hypothétiques afin de se préparer à toute éventualité de crise dans le secteur porcin en Ontario et à des fins de planification.
(Traduit par Docteur Serge Messier)
Communication brève
Survey of Mycoplasma (Mesomycoplasma) ovipneumoniae, Mannheimia haemolytica, and Pasteurella multocida in pneumonic lungs from sheep slaughtered at 3 abattoirs in New South Wales, Australia
Joan B. Lloyd (page 83)
Les maladies respiratoires sont courantes chez les moutons du monde entier. L’objectif de cette étude était d’utiliser la réaction d’amplification en chaîne par la polymérase (PCR) en temps réel sur des écouvillons bronchiques prélevés sur des poumons de moutons présentant des signes pathologiques macroscopiques de complexe respiratoire ovin (ORC) dans des abattoirs du sud-est de l’Australie pour détecter 3 agents pathogènes respiratoires ovins bactériens fréquents [Mycoplasma (Mesomycoplasma) ovipneumoniae, Mannheimia haemolytica et Pasteurella multocida]. Mycoplasma ovipneumoniae était le plus fréquemment détecté (35 % des échantillons), suivi de M. haemolytica (14,9 % des échantillons) et de P. multocida (8,1 % des échantillons). La combinaison d’infections la plus courante était M. ovipneumoniae plus M. haemolytica (48 échantillons, 14,7 % d’échantillons positifs), suivie de M. ovipneumoniae plus P. multocida (21 échantillons, 6,4 % d’échantillons positifs) et de M. haemolytica plus P. multocida (19 échantillons, 5,8 % d’échantillons positifs). Il y avait une faible corrélation positive entre les échantillons positifs pour M. ovipneumoniae et les échantillons positifs pour M. haemolytica (r = 0,14, P = 0,002), une faible corrélation positive entre les échantillons positifs pour M. ovipneumoniae et les échantillons positifs pour P. multocida (r = 0,08, P = 0,002), et une corrélation positive faible à modérée entre les échantillons positifs pour M. haemolytica et les échantillons positifs pour P. multocida (r = 0,25, P < 0,001). Des recherches supplémentaires sont nécessaires sur les options de gestion de l’ORC chez les moutons australiens élevés dans des systèmes de pâturage extensifs.
(Traduit par Docteur Serge Messier)