CJVR - octobre 2024, Vol. 88, No. 4

Scientifique

Articles

Clinical respiratory and radiographic abnormalities in dogs with spontaneous hypercortisolism

Diana A. Mendonça, Flávia Tavares, Cristiano C. Pessoa da Veiga, Fabiana Knackfuss, Bruno Alberigi (page 101)

L’objectif de cette étude était de caractériser les signes cliniques respiratoires, autres que le halètement et la détresse respiratoire, ainsi que les anomalies radiographiques thoraciques, chez les chiens atteints d’hypercortisolisme. Bien qu’il existe des rapports de cas et des études évaluant les résultats de la scintigraphie pulmonaire, aucune étude n’a encore examiné les signes cliniques respiratoires et les résultats radiographiques chez les chiens atteints d’hypercortisolisme. Cette étude comble cette lacune. Une série de cas a été évaluée et les antécédents cliniques des chiens ont été obtenus, incluant les signes cliniques et l’examen physique. Des radiographies thoraciques numériques ont été analysées pour prendre en compte des paramètres tels que le diamètre des bronches principales, les schémas pulmonaires et la taille du tronc pulmonaire. Les symptômes respiratoires les plus courants étaient le ronflement (61,9 %), la toux (57,1 %) et la fatigue (52,4 %). L’examen physique a révélé une fréquence élevée de changements à l’auscultation pulmonaire (95,2 %). Le score d’état corporel (BCS) était élevé chez 95 % des chiens et une corrélation significative a été observée entre la présence de cyanose et les modifications de l’auscultation pulmonaire, qui présentent toutes deux des facteurs de risque similaires. De plus, le poids corporel a montré une corrélation modérée avec la fréquence respiratoire (RR = 0,571). Des changements radiographiques étaient évidents chez 47,5 % des chiens, le schéma bronchique étant le plus courant (70 %). Sur la base de ces résultats, il a été observé que les anomalies respiratoires et radiographiques sont fréquentes chez les chiens atteints d’hypercortisolisme spontané, et qu’un score d’état corporel élevé était pertinent pour l’exacerbation des signes respiratoires cliniques, tels que la cyanose et la tachypnée.
(Traduit par Docteur Serge Messier)

Impact of virginiamycin on the ruminal microbiota of feedlot cattle

Bruna Parapinski Santos, Júlio Augusto Naylor Lisbôa, José Antônio Bessegatto, Carlos Henrique Montemor, Lais Resende Paulino, Amauri Alcindo Alfieri, J. Scott Weese, Marcio Carvalho Costa (page 114)

Des antibiotiques promoteurs de croissance ont été utilisés chez les bovins, mais les préoccupations concernant la surutilisation des antimicrobiens ont incité à réévaluer cette pratique. Pour évaluer les changements dans le microbiote ruminal des bovins en parc d’engraissement causés par la virginiamycine, 76 bovins de boucherie croisés issus de deux lots de bovins de boucherie (B1 et B2) ont été divisés en deux groupes : l’un recevant de la virginiamycine (ATB) et l’autre recevant le même régime sans aucun promoteur de croissance (CON). L’utilisation de la virginiamycine a été associée à des changements significatifs dans la diversité et la composition du microbiote ruminal des animaux B1, mais pas chez B2. Plusieurs taxons bactériens étaient significativement plus abondants dans les échantillons de CON (par exemple, un genre non classé du phylum TM7), tandis que d’autres étaient associés à l’utilisation de la virginiamycine (par exemple Holdemania et Selenomonas spp.). En conclusion, la virginiamycine peut affecter la diversité et la composition bactériennes du rumen des bovins en parc d’engraissement, mais son effet est incohérent selon les différentes saisons de l’année.
(Traduit par les auteurs)

Effects of exposure to chronic ergot alkaloids on phenylephrine contractile response of maternal pedal artery, umbilical artery, and umbilical vein in pregnant ewes

Rossalin Yonpiam, Kaushik Desai, Barry Blakley, Ahmad Al-Dissi (page 123)

Les alcaloïdes de l’ergot sont connus pour avoir des effets dévastateurs sur le bétail. Les objectifs de cette étude étaient d’évaluer les effets d’une exposition prolongée à l’ergot sur une vascularisation sélectionnée chez les brebis gestantes et d’examiner le rôle des récepteurs alpha-1 adrénergiques dans la médiation de ces effets. Douze brebis gestantes de 60 jours ont été placées au hasard dans des groupes témoins et exposés (n = 6/groupe). Des granulés alimentaires contaminés par l’ergot ont été administrés par voie orale une fois par jour pendant 45 jours au groupe exposé [46,6 µg/kg de poids corporel (PC) d’alcaloïdes totaux de l’ergot]. Le groupe témoin (Ctl) a reçu des granulés sans ergot. L’artère pédieuse maternelle du membre postérieur gauche et l’artère et la veine ombilicales ont été disséquées et montées dans un bain de tissu. La réponse contractile vasculaire à une dose cumulative croissante de phényléphrine (PE) dans le groupe exposé (Exp) a été comparée aux groupes témoins. L’exposition chronique aux alcaloïdes de l’ergot a entraîné une augmentation de 70,6 % et de 91,3 % de la réponse contractile de l’PE dans l’artère ombilicale (Ctl EC50 = 3,962 × 10-6; Exp EC50 = 1,161 × 10-6P < 0,0001) et la veine ombilicale (Ctl EC50 = 7,889 × 10-6; Exp EC50 = 6,801 × 10-7P < 0,0001), respectivement, mais il n’y a pas eu d’augmentation dans l’artère pédieuse (P = 0,3927), par rapport au groupe témoin. Le poids fœtal du groupe exposé à l’ergot était significativement plus faible que celui du groupe témoin (Ctl 3,3 ± 0,17 kg; Exp 2,07 ± 0,13 kg, P = 0,0002). L’augmentation de la réponse contractile dans la veine ombilicale peut entraîner une diminution de l’apport sanguin au fœtus, ce qui entraîne une diminution du poids fœtal. Un impact négatif a été observé à des niveaux significativement plus faibles d’alcaloïdes de l’ergot que ce qui est actuellement autorisé par les normes canadiennes, ce qui suggère que ces limites devraient être réévaluées pour assurer la sécurité du bétail.
(Traduit par Docteur Serge Messier)

Field efficacy of a recombinant toxoid vaccine against Shiga toxin 2e during a naturally occurring edema disease infection

Hyunjoon Lee, Sehyeong Ham, Jeongmin Suh, Hyejean Cho, Chanhee Chae (page 132)

L’objectif de cette étude sur le terrain était de déterminer l’efficacité d’un vaccin à base d’anatoxine recombinante contre la toxine Shiga 2e (Stx2e) chez les porcelets souffrant de la maladie de l’œdème (ED). Trois fermes ayant des cas confirmés de ED ont été sélectionnées pour les études sur le terrain. Dans chaque ferme, un total de 40 porcs âgés de 4 jours ont été répartis au hasard dans le groupe vacciné ou non vacciné, avec 20 porcs par groupe (10 mâles et 10 femelles). Une dose de 1,0 ml du vaccin à base d’anatoxine recombinante a été administrée par voie intramusculaire aux porcs des groupes vaccinés conformément aux recommandations du fabricant à l’âge de 4 jours. Une dose unique de 2,0 ml de solution saline tamponnée au phosphate a été administrée aux porcs non vaccinés au même âge. Des signes cliniques de ED ont été observés chez 12 porcelets des groupes non vaccinés et 7 porcs non vaccinés sont morts des suites d’une maladie de l’œdème sur le nombre total de porcelets des fermes A, B et C. La vaccination a eu un effet positif sur les performances de croissance des porcs par rapport à celles des porcs non vaccinés dans 2 des 3 fermes. La séroconversion des anticorps neutralisants contre Stx2e s’est produite chez 70 % des porcelets du groupe vacciné de la ferme A, 75 % des porcelets vaccinés de la ferme B et 55 % des porcelets vaccinés de la ferme C, lorsque des anticorps détectables ont été mesurés 17 jours après la vaccination (dpv). Des anticorps détectables ont été mesurés chez 85 % des porcelets vaccinés des fermes A et B et chez 90 % de ces porcelets de la ferme C à 37 dpv. Ces études sur le terrain ont déterminé que le vaccin toxoïde recombinant ED réduisait avec succès les signes cliniques et la mortalité, améliorait le gain de poids quotidien moyen et entraînait la production d’anticorps neutralisants contre Stx2e chez les porcs.
(Traduit par Docteur Serge Messier)

Compte Rendu

Review of advances in molecular structure and biological function of alpha toxin of Clostridium perfringens

Chongli Xu, Yuhan She, Fengyang Fu, Chongbo Xu, Kun Peng (page 138)

La toxine alpha est devenue l’objet de recherches ces dernières années. L’objectif de cet article était de passer en revue et de résumer les recherches récentes sur la structure moléculaire et la fonction biologique de la toxine alpha de Clostridium perfringens. Cela inclut les travaux de notre équipe de recherche, ainsi que ceux d’autres chercheurs. Clostridium perfringens est un bacille anaérobie, sporulé et à Gram positif. Il peut provoquer diverses maladies intestinales, telles que la gangrène gazeuse, une intoxication alimentaire, de la diarrhée non alimentaire et une entérite. Clostridium perfringens peut être classé en 5 toxinotypes A, B, C, D et E, en fonction de la production des principales toxines. Chaque type de C. perfringens produit de la toxine alpha, qui est l’une des toxines létales et dermonécrotiques les plus importantes et est considérée comme un facteur de virulence primaire. La toxine alpha est une métalloenzyme multifonctionnelle possédant des activités de phospholipase C et de sphingomyélinase qui hydrolysent simultanément la phosphatidylcholine et la sphingomyéline. Elle peut donc détruire l’intégrité des membranes cellulaires et éventuellement provoquer une lyse cellulaire. Les effets cliniques des toxines alpha sont caractérisés par une cytotoxicité, une activité hémolytique, une létalité, une nécrose cutanée, une agrégation plaquettaire et une augmentation de la perméabilité vasculaire. Les recherches futures se concentreront sur la pathogénèse de l’exposition à la toxine alpha, en clarifiant l’interaction entre la toxine alpha et la membrane cellulaire et en étudiant le mécanisme d’activation de la fonction plaquettaire. Ces recherches auront une valeur théorique et pratique substantielle pour contrôler la progression de la maladie, identifier les sites thérapeutiques ciblés et réduire les effets toxiques des vaccins.
(Traduit par Docteur Serge Messier)