Table des matières et résumés

Un chien shih tzu mâle castré de 16 ans a été amené aux services d’urgence en raison d’antécédents aigus (24 heures) de haut-le-cœur, de toux et de léthargie. L’examen physique a révélé une dyspnée concomitante à des crépitements et des respirations sifflantes diffuses, bilatérales et pulmonaires. La saturation en oxygène, mesurée avec un oxymètre de pouls, était < 95 %. Les radiographies thoraciques ont révélé un motif alvéolaire multifocal superposé à un motif interstitiel diffus avec une taille cardiaque normale. Le chien est resté dyspnéique malgré l’oxygénothérapie. Conformément aux résultats radiographiques, des soins de soutien supplémentaires ont été recommandés. En raison du pronostic inconnu et des contraintes financières, le propriétaire a opté pour l’euthanasie sans cruauté. La nécropsie a confirmé un phéochromocytome et des modifications pulmonaires sans signe d’insuffisance cardiaque congestive. Les résultats concordaient avec des lésions alvéolaires diffuses. Ces résultats étaient en corrélation avec le diagnostic clinique du syndrome de détresse respiratoire aiguë (ARDS) du chien. Aucun autre processus pathologique associé à l’ARDS n’a été identifié. Le but de ce rapport de cas est de décrire une présentation inhabituelle de l’ARDS probablement associée à un phéochromocytome et confirmée par la nécropsie. Le syndrome de détresse respiratoire aiguë associé à un phéochromocytome a été décrit dans la littérature médicale mais n’a jamais été rapporté en médecine vétérinaire.

Message clinique clé :
Les phéochromocytomes doivent être ajoutés à la liste des facteurs de risque associés à l’ARDS chez le chien. Les chiens avec un diagnostic suspecté de phéochromocytome dont les propriétaires choisissent de ne pas procéder à l’ablation chirurgicale doivent être étroitement surveillés pour détecter l’apparition aiguë d’une détresse respiratoire, ce qui pourrait suggérer le développement d’un ARDS.

Un golden retriever mâle castré de 3 ans a été présenté pour évaluation de 2 masses cutanées le long de la ligne médiane abdominale et d’un historique de léthargie et d’inappétence progressive depuis 6 mois. Deux ans plus tôt, le chien avait subi une gastrotomie pour récupérer un objet étranger et s’était rétabli sans incident. Le liquide aspiré des lésions était négatif en culture pour la croissance bactérienne aérobie et anaérobie. L’échographie abdominale a mis en évidence une masse intra-abdominale importante avec une communication apparente avec la lésion cutanée, ainsi qu’un gossyibome issu de la laparotomie précédente. Un néoplasme ou un abcès stérile ont été suspectés. Une laparotomie exploratoire a été réalisée et a révélé que la masse intra-abdominale adhérait à la ligne médiane abdominale et à la grande courbure de l’estomac. La masse et les parties affectées de la paroi corporelle et de l’estomac ont été réséquées et l’histopathologie était compatible avec une phaeohyphomycose. Un traitement antifongique par voriconazole (6,3 mg/kg, PO, toutes les 12 heures) a été instauré. Un mois après l’intervention chirurgicale, tous les signes cliniques avaient disparu. À 4 et 7 mois après l’intervention chirurgicale, le chien a continué à bien allé malgré 2 petites masses, observées à l’échographie abdominale sur la ligne médiane intra-abdominale, évocatrices d’une réapparition. La poursuite du traitement par le voriconazole a été administrée au lieu d’une nouvelle excision chirurgicale. Un an après l’intervention chirurgicale, les masses n’étaient plus présentes à l’évaluation échographique. La phaeohyphomycose est une infection fongique rare et opportuniste qui affecte généralement le derme et le sous-cutané des chiens immunodéprimés. Il s’agit du premier rapport de phaeohyphomycose chez un chien immunocompétent et impliquant le derme, le tissu sous-cutané et les viscères abdominaux.

Message clinique clé :
Ce cas s’ajoute à la littérature très limitée sur la phaeohyphomycose chez le chien et illustre que la chirurgie pourrait être un facteur de risque d’infection, même chez les chiens sans maladie sous-jacente ou immunodéficience connue.

Un chien Pembroke Welsh corgi âgé de 5 mois a été présenté avec des antécédents de léthargie, d’inappétence, de polyurie/polydipsie et de signes neurologiques depuis 3 mois. Un diagnostic de configuration complexe de shunt porto-systémique intrahépatique multiple (IHPSS) a été obtenu par angiographie par tomodensitométrie, échographie abdominale et angiographie fluoroscopique péri-opératoire. L’IHPSS a été atténué avec succès par embolisation du shunt avec un bouchon vasculaire, en utilisant une approche hépatique percutanée directe sous guidage échographique et fluoroscopique. Un suivi à long terme (4 ans) a révélé une résolution de tous les signes cliniques. Le propriétaire a choisi de poursuivre indéfiniment la modification du régime alimentaire et le traitement au lactulose et le résultat a été considéré comme bon.

Message clinique clé :
Une approche hépatique percutanée directe pourrait être envisagée pour l’atténuation de l’IHPSS dans certains cas où l’accès par voie trans-veineuse traditionnelle est considéré comme difficile.

Un chat croisé mâle castré de 10 ans a été référé à notre clinique pour une masse solide bien fixée sur le côté droit de la paroi thoracique de la 2^e à la 4^e côte. La tomodensitométrie a révélé que la masse présentait des calcifications remarquables et provenait du 3^e cartilage costal. Après retrait, il a été diagnostiqué histopathologiquement comme un ostéochondrosarcome multilobulaire (MLO). Pour la résection tumorale, des marges chirurgicales extrêmement larges comprenaient 6 cartilages costaux et 3 segments sternaux; cependant, la tumeur a été réséquée avec succès, suivie d’une reconstruction de la paroi thoracique à l’aide de matériaux artificiels. Le chat s’est rétabli sans incident et était en bonne santé pendant environ 4 ans. Il s’agit apparemment du premier rapport de résection chirurgicale de MLO du cartilage costal d’un chat.

Message clinique clé :
À notre connaissance, il s’agit du premier rapport de MLO du cartilage costal chez un chat, démontrant une résection chirurgicale agressive malgré des marges chirurgicales extrêmement larges.

Une lapine naine domestique (Oryctolagus cuniculus) intacte, âgée de 6 ans, a été référée en raison d’une rhinite obstructive chronique non résolue malgré des traitement antibiotiques. L’examen tomodensitométrique a révélé 2 structures sous-obstructives de densité minérale dans la cavité nasale droite et le nasopharynx. La néoplasie et la rhinolithiase étaient les principaux diagnostics différentiels. Une rhinostomie dorsale a été réalisée et 1 lésion minéralisée a été retirée. Les examens par spectrophotométrie infrarouge et histologiques de la lésion et de la muqueuse nasale étaient compatibles avec un rhinolithe à 100 % en carbonate de calcium avec colonisation bactérienne et rhinite lymphocytaire chronique. Les signes cliniques se sont améliorés au cours des 4 premières semaines suivant l’intervention chirurgicale. Cependant, malgré un traitement anti-inflammatoire inhalé, l’état de la lapine s’est détérioré lors de la fermeture du site de rhinostomie et elle est décédée 7 semaines après l’opération. Le rhinolithe et la rhinite lymphocytaire doivent être envisagés comme diagnostic différentiel des signes des voies respiratoires supérieures chez les lapins résistants au traitement antimicrobien.

Message clinique clé :
La rhinolithiase et la rhinite lymphocytaire chronique doivent être incluses dans les diagnostics différentiels des lapins présentant des signes obstructifs chroniques des voies respiratoires supérieures caractérisés par un écoulement nasal purulent et un échec du traitement malgré un traitement antimicrobien adéquat, en particulier avec des signes unilatéraux. La tomodensitométrie et la rhinoscopie avec biopsies sont suggérées pour explorer ces possibilités.

Objectif
Le but de cette étude était de documenter la fréquence perçue du syndrome et de l’instabilité médiale de l’épaule (MSS/MSI) chez les chiens, ainsi que les options de diagnostic et de traitement préférées liées à cette maladie, parmi les spécialistes des collèges américains ou européens de chirurgiens vétérinaires (ACVS/ECVS), les spécialistes de l’American College of Veterinary Sports Medicine and Rehabilitation (ACVSMR) et les spécialistes doubles ACVS/ECVS et ACVSMR.

Procédure
Une invitation à répondre à un sondage en ligne a été envoyée aux spécialistes via des listes de diffusion de courrier électronique.

Résultats
Le taux de réponse connu pour l’enquête était de 15,8 % (160 sur 1 014 adresses courriel). Il y avait une différence (P = 0,006) entre les groupes dans le nombre de cas de MSS/MSI vus, les spécialistes de l’ACVS/ECVS et les spécialistes doubles voyant 0 à 5 cas par an (respectivement 80,7 et 72,7 %) et les spécialistes de l’ACVSMR (32 % du total des répondants) voient 11 à 26+ cas par an. La majorité de tous les répondants (56,4 %) ont estimé que la cause probable du MSS/MSI était une tension chronique/répétitive. Sur le plan diagnostique, la plupart des répondants (78 %) se sont appuyés sur les angles d’abduction de l’épaule; cependant, la plupart estimaient qu’il s’agissait d’un test diagnostique douteux ou quelque peu précis. Les spécialistes de l’ACVSMR (88 %) ont eu recours à l’échographie musculosquelettique comme modalité diagnostique privilégiée, contre seulement 35 % des spécialistes de l’ACVS/ECVS et 45 % des spécialistes doubles. Le traitement préféré était la réadaptation chirurgicale pour les cas qui ne répondaient pas, comme l’ont indiqué 86,9 % de tous les répondants. Le traitement chirurgical préféré était la reconstruction ligamentaire prothétique (62,7 %).

Conclusion
Malgré le faible taux de réponse à cette enquête, il existe des différences significatives entre les spécialités concernant la fréquence des cas de MSS/MSI observés par an et les modalités de diagnostic préférées. Cependant, il n’y avait aucune différence entre les spécialités concernant les causes sous-jacentes suspectées de MSS/MSI et les stratégies de traitement initiales.

Objectif
Cette étude a comparé les réponses cliniques et immunologiques à une co-infection de veaux de boucherie amorcés par voie muqueuse et différentiellement stimulés avec des vaccins combinés commerciaux contenant des antigènes contre le coronavirus bovin (BCoV), le virus parainfluenza bovin de type 3 (BPIV3) et le virus respiratoire syncytial bovin (BRSV).

Animaux
Dix-neuf génisses de boucherie commerciales.

Procédure
À la naissance, les veaux ont été vaccinés au niveau des muqueuses (IN) avec des vaccins à virus vivants modifiés (MLV), stimulés de manière différentielle par l’injection de vaccins combinés MLV (IN-MLV) ou de virus inactivés (IN-KV) à un âge moyen de 44 jours. puis provoqué par une co-infection avec BCoV, BPIV3 et BRSV au sevrage.

Résultats
Les deux groupes étaient protégés de la même manière contre la maladie clinique et présentaient des réponses anamnestiques en anticorps neutralisants contre les 3 virus. Le groupe IN-KV a excrété plus de BCoV et moins de BPIV3 et de BRSV que le groupe IN-MLV.

Conclusion
Ces données indiquent une protection clinique et immunologique similaire entre IN-MLV et IN-KV; cependant, l’excrétion du virus variait.

Pertinence clinique
Alors que le rappel avec KV ou MLV semble avoir une efficacité similaire, les différences d’excrétion virale peuvent affecter la limitation de la maladie.

Objectif
L’objectif de ce projet de recherche observationnelle prospective était d’amener les producteurs laitiers à utiliser et à évaluer l’utilité d’un formulaire d’évaluation des vaches de réforme.

Animaux
Vaches laitières réformées.

Procédure
Des vétérinaires ont été recrutés pour inscrire un groupe de producteurs laitiers sélectionnés à dessein dans un projet visant à évaluer un formulaire d’évaluation des vaches réformées. Les producteurs ont reçu des formulaires d’évaluation et ont été invités à remplir un formulaire pour chaque vache qu’ils ont éliminée de leur troupeau de janvier à juin 2017 inclusivement.

Résultats
Au total, 44 producteurs ont utilisé le formulaire pour enregistrer des informations sur 323 vaches avant le transport.

Conclusion et pertinence clinique
Malgré la complétion de 323 formulaires, seulement environ 1/3 ont été entièrement remplis, avec une conformité plus élevée pour le score d’état corporel, les boiteries et les enregistrements de température (> 90 % des formulaires). Un formulaire d’évaluation des vaches laitières réformées peut améliorer la rigueur et la cohérence de l’évaluation par le producteur laitier des vaches laitières réformées quant à leur aptitude au transport.

Objectif
Déterminer à l’aide d’un test de seuil nociceptif mécanique (MNT) si la sensation cutanée du membre distal est affectée par l’anesthésie intra-articulaire de l’articulation tarsométatarsienne (ATMT).

Animaux et procédure
Il s’agissait d’une étude de cohorte prospective. Dix chevaux appartenant à des clients et ayant subi une anesthésie intra-articulaire pour l’ATMT ont été inclus dans l’étude. Le MNT a été mesuré sur 6 sites du membre distal à 3 moments : avant l’anesthésie (T0) et à 10 min (T10) et 30 min (T30) après l’injection. Des analyses linéaires sur modèles mixtes ont été effectuées, avec le niveau de signification fixé à P < 0,05.

Résultats
Il y avait une augmentation du MNT (P = 0,001) sur tous les points de test combinés entre T0 et T30, indiquant une perte de sensation cutanée dans le membre distal 30 minutes après l’anesthésie du ATMT. En ce qui concerne les sites MNT individuels, il y avait des augmentations au niveau de l’os sésamoïde proximal latéral (P = 0,002) et de la bande coronaire dorsale (P = 0,037) à T30 par rapport à T0.

Conclusion
L’anesthésie intra-articulaire du ATMT a augmenté de manière significative le MNT combiné de la peau du membre distal à 30 min, indiquant une diminution de la sensation cutanée.

Pertinence clinique
Une anesthésie diagnostique du membre postérieur distal doit être réalisée avant le bloc de l’ATMT. Cependant, si l’observance du patient l’empêche, l’évaluation de la boiterie 10 minutes après le blocage peut améliorer la fiabilité de l’interprétation.

Objectif
Notre objectif était de déterminer si les acides nucléiques viraux de l’herpèsvirus équin 1 (EHV-1) pouvaient être détectés immédiatement après la mise bas à partir de prélèvements nasaux et vaginaux, de sang total et de tissus placentaires de juments saines.

Animaux, procédure et résultats
Des écouvillons nasaux et vaginaux, du sang EDTA et du tissu placentaire (296 échantillons) ont été prélevés sur 74 juments poulinières post-partum cliniquement saines dans les 24 heures suivant la naissance de poulains vivants et cliniquement sains. Tous les échantillons ont été testés (PCR) pour les acides nucléiques des souches neuropathogènes et non-neuropathogènes de l’EHV-1, et tous se sont révélés négatifs.

Conclusion et pertinence clinique
Comme l’EHV-1 n’a pas été détecté dans la période post-partum immédiate chez des juments en bonne santé avec un poulinage sans complication, nous avons déduit que les échantillons positifs pour l’EHV-1 provenant de juments qui ont avorté et/ou la détection de l’EHV-1 dans les membranes fœtales indiquent un avortement associé à l’EHV-1.

L’histoire du commerce regorge d’exemples de mouvements de maladies et de ravageurs. Les nations instituent des barrières pour protéger les populations humaines, animales et végétales des incursions; parfois avec succès, parfois non. L’Organisation mondiale du commerce et les organismes internationaux de normalisation (ISSB) sont des organisations multilatérales qui font la promotion d’un traitement équitable et d’un commerce sûr. L’équivalence des résultats est un concept qui traverse les normes de santé animale, humaine et environnementale. De manière vague, cela signifie parvenir à une réduction similaire du risque par différentes méthodes. Les pays mènent des évaluations connues sous le nom d’évaluations des infrastructures sanitaires (HIE) pour permettre un commerce sûr des produits d’origine alimentaire, végétale et animale. Cette revue analyse l’utilisation des HIE à des fins commerciales, en mettant davantage l’accent sur leur contexte Une seule santé. L’objectif est d’identifier les domaines de l’HIE dans lesquels une approche Une seule santé pourrait contribuer à atteindre l’objectif de « traiter comme des partenaires sur un pied d’égalité », favorisant ainsi une prise de décision transparente dans les négociations commerciales, une obligation clé en vertu des règles de l’Organisation mondiale du commerce.

Un Schnauzer miniature âgé de 9 semaines a été présenté à une clinique vétérinaire pour cause d’apparition de vomissements aigus. Une structure ferme et ronde, de 2 à 3 cm de diamètre au milieu de l’abdomen était palpée avec une réponse à la douleur répétée. Une laparotomie exploratoire a révélé la présence d’une masse d’apparence kystique sur l’iléon distal. Une résection et une anastomose ont été effectuées. Le rapport d’histopathologie concluait que la structure était une duplication intestinale, une anomalie congénitale rare, et que la structure partageait une couche musculaire externe avec l’intestin normal. La résection a été considérée comme complètement excisée. Le chiot a bien récupéré et était cliniquement normal lors des examens de suivi. Les trouvailles dans le cas présent suggèrent que les anomalies congénitales devraient toujours être incluses dans la liste des diagnostics différentiels pour les jeunes animaux, indépendamment de la raison pour la consultation.